PAGANO F.-M. HILLERIN Pierre Guy de. Considérations sur la procédure criminelle.

Strasbourg, Versailles et Paris, 1789; in-8°, maroquin bleu, dos lisse orné de fleurons dorés, filets dorés sur les plats, armes au centre, dent. int. et tranches dorées (Reliure de l’époque).

Édition originale de la traduction française par P. G. de Hillerin.

Publié à la veille de l’ouverture des Etats Généraux cet ouvrage se fait l’écho d’ UN DES COMBATS MAJEURS DES LUMIÈRES – «médiatisé» notamment par VOLTAIRE avec les affaires CALAS, SIRVEN et LA BARRE – qui sera au coeur des exigences avancées par les cahiers de doléances :

UNE RÉFORME DE LA PROCÉDURE PÉNALE REMPLAÇANT L’ARBITRAIRE PAR LA RAISON, LE RESPECT DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES ET DES DROITS DE LA DÉFENSE.

PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE LOUIS XVI, imprimé sur papier vélin et relié à ses armes.
LE ROI, QUI S’INTÉRESSAIT PERSONNELLEMENT À LA RÉFORME DES ABUS DU SYSTÈME PÉNAL, AVAIT DÉJA ABOLI LA TORTURE PAR LES DEUX ORDONNANCES ROYALES DE 1780 (question préparatoire) ET 1788 (question préalable). Il avait en outre instauré divers principes de «transparence» comme celui de la motivation des sentences.

La bibliothèque personnelle de Louis XVI ayant été saisie à Versailles par les révolutionnaires, ses livres ont été inventoriés puis attribués pour la plupart à la Bibliothèque Nationale et à la Bibliothèque municipale de Versailles. Plus tard, les livres non attribués, dont notre volume (n°2418 de l’inventaire) ont été vendus.

Francesco Mario Pagano (1748-1799), éminent pénaliste napolitain spécialisé dans la défense des causes criminelles, subit lui-même les fâcheuses conséquences d’un système qu’il s’employait à réformer : ayant défendu des conjurés coupables d’avoir comploté contre Ferdinand IV (de Bourbon-Siciles, roi de Naples) il fut destitué de sa chaire, emprisonné puis exilé. Ayant été, en 1799, l’un des rédacteurs de la Constitution de la République napolitaine établie par les révolutionnaires français et l’un des ardents défenseurs de ce régime, il fut au retour des Bourbon emprisonné et condamné à la peine de mort dans des conditions iniques et contraires à toute forme de justice éclairée.

4500€